Aumônerie Universitaire Paloise

Aumônerie catholique des étudiants de Pau

NDLR. Propos recueillis auprès de Patrick Batut le 12 mars 2014 à l'occasion du cinquantenaire de l'aumônerie. Le texte a été ajouté au projet d'histoire et de mémoire « les 50 ans de l'aumônerie et de la paroisse » dans le cadre du Service Civique 2014-2015.

Étudiant entre 54 et 60, DES de droit public, IAE, Sciences Po à Toulouse, fidèle participant de l'Association Catholique à Toulouse, président 2 ans vers la fin de mes études

Le temps fort de cette association, c'était chaque année un pèlerinage de 72h à Lourdes, où on amenait 500 personnes (une dizaine de cars) ; 10 000 étudiants à Toulouse, dont 2 000 inscrits à l'AC, et qui y venaient : un trio de pères jésuites tenaient ça (Pierre Poujoula responsable SJ) ; on avait une chorale, qui n'était pas mal foutue, avec Pierre Schéfer, devenu ensuite jésuite, condisciple de Jean-Marie Gaillot SJ.

La plupart n'étaient peut-être pas des pratiquants réguliers, mais quand même pas mal.

Quand il y avait des retraites ou des conférences de carême, il y avait 4-500 personnes.

Y'avait d'autres associations laïques, mais qui n'avaient pas cette ampleur-là.

La vie chrétienne était marquée par l'Action Catholique ; beaucoup venaient d'une AC quelconque, ou du scoutisme. Moi j'ai continué à faire du scoutisme pendant mes trois premières années d'étudiant. Quand Raymond Fau est parti faire son service, il m'avait demandé de prendre la suite de sa troupe.

Oui ma vie étudiante m'a marqué.

Le type d'études que j'ai faites m'a permis d'avoir mes premiers contacts avec les entreprises ; par ailleurs, me trouver en responsabilité d'une association de 2000 personnes, même si on avait quelques jésuites pour nous aider, il faut se demander comment donner du dynamisme ; l'enseignement chrétien était laissé aux jésuites ; mais toute l'organisation matérielle, c'était nous qui gérions.

Cette AC était reconnue comme association représentative à l'Université, donc on avait une voix délibérative, au même titre que les représentants de l'Unef et autres, au conseil de l'Université.

On n'avait pas vraiment de contacts avec les représentants de l'Unef ; on en avait quand il s'agissait de régler des questions matérielles, par exemple pour construire des nouveaux bâtiments dans l'Université. Mais on ne se tapait pas dessus, tout ça se vivait en très bonne intelligence.

C'était l'époque de la guerre d'Algérie, ce qui mobilisait les étudiants sur le plan de l'information.

Les positionnements politiques étaient aconfessionnels et traversaient chacun.

Au sein de l'AC, y'avait eu des discussions, mais ça restait naturellement assez feutré. Y'avait une capacité d'écoute entre les gens, parce que les avis étaient différents sans que ça pose vraiment souci.

En tant que responsable d'association, on n'a pas eu à taper du poing sur la table pour recentrer les débats.

On avait participé à un congrès à Lyon où l'ensemble des AC s'étaient retrouvées.

Il y avait beaucoup moins d'universités : il n'y en avait que dans les grandes villes.

Notre soucis était plus de savoir comment développer l'enseignement chrétien. Sur l'enseignement social, politique, je ne me souviens pas qu'on en aie parlé beaucoup.

Décentralisation de Malraux au début des années 60.

Début 63, quand on est arrivé à Pau, il y avait une antenne de l'université de Bordeaux ; la création des universités décentralisées, en gros, c'est arrivé après mai 68.

Pau a commencé à se développer au début des années 60, y'avait rien à Bayonne.

En dehors de Toulouse, il n'y avait rien.

L'étudiant après son bac, il venait à Toulouse, que ce soit à l'université ou en prépa. Tout le monde était pensionnaire, ou dans des chambres d'étudiants, ou en cité U.

C'était le Campus de Pau à Toulouse, qui était sur deux pôles, où on allait à pied de l'un à l'autre.

Dominique Sentucq a commencé ses études de droit à Pau pour le Deug parce qu'il n'y avait pas de droit à Bayonne ; et après, il fallait partir à Bordeaux ou Toulouse.

On est arrivé à Pau en 63, on est parti à Paris en 70, on est revenu en 72 : ça commençait à se construire ; on est reparti en 78 en Afrique.

L'université, sur sa partie scientifique, doit beaucoup à l'implantation des centres Elf Aquitaine sur la région.

2 centres de recherche ici : géologie-géophysique là où il y a maintenant Hélioparc et centre de recherche de Lacq qui était toute la partie chimie.

D'où recherches conjointes entre Elf-Aquitaine / pétroles d'Aquitaine / Total et Universitaires.

Moi je suis rentré aux pétroles d'Aquitaine en 63, à la direction administrative, et j'y suis resté jusqu'au moment où je suis allé à Lacq en 72 à la direction informatique du groupe.

En revenant du Gabon, j'étais responsable de tout ce qui concernait les reconversions des Bassins de Lacq.

J'étais à l'origine de la SoBeGi.

Si on parle de Lacq, y'a une chose qui est assez intéressante à remarquer : quand on est tombé sur le gaz de Lacq en 51, où un américain est venu et a dit de mettre un gros bouchon dessus et vous allez à la pêche.

Les ingénieurs ont dit non, même si c'est à 4000 m sous terre ; on a commencé à produire en 57.

Compte tenu des réactions d'aujourd'hui, on aurait les mêmes réactions qu'avec le gaz de schiste.

A été utilisé pendant 55 ans, puisque s'est arrêté au début de cette année.

Quand je suis rentré dans le groupe en 63, on nous disait que ça irait jusque 90, guère plus. L'évolution des technologies a permis de tenir 20 ans de plus.

Les billes que m'ont donné ma responsabilité scoutisme et mis en œuvre dans l'AC, c'est la nécessité d'être à l'écoute des gens, et d'essayer de comprendre leur situation, leurs problématiques dans leur globalité : tu peux pas prendre un problème technologique sans prendre le contexte dans lequel il vit : comment la question qui se pose se situe dans cet ensemble-là.

Les relations que j'ai eues avec les camarades étudiants au poste où j'étais, où les gens venaient se confier à toi facilement, ben tu peux pas répondre direct à qu'est-ce que tu en penses : il faut d'abord que tu connaisses le contexte de la question.

Quand je suis parti à la retraite de façon plus rapidement que prévu (ennuis cardiaques, j'étais jeune, 57 ans) ; pas mal de chefs d'entreprise sont venus me voir : je ne sais pas quelles sont vos convictions religieuses, mais je pense que si vous n'étiez pas chrétiens vous n'auriez pas agi envers moi comme vous l'avez fait.

Sans avoir besoin d'affirmer ses convictions, il peut y avoir des transmissions de cette manière-là.

Conseils aux étudiants actuels : savoir écouter les autres, ne pas porter de jugements sur eux, essayer de comprendre pourquoi telle ou telle personne se comporte de telle ou telle manière : c'est jamais gratuit.

Conseils spécifiques à des étudiants chrétiens : il faudrait que leur parole soit le reflet de ce à quoi ils croient : faut pas se cacher sous des faux semblants ; ce qu'on dit doit être en référence à ce qu'on vit.

Quand j'ai donné des conseils à des chefs d'entreprise, ça se passait toujours au bout d'une journée de rencontre.

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