Aumônerie Universitaire Paloise

Aumônerie catholique des étudiants de Pau

Ces vendredi 10 et samedi 11 mai je me suis rendu au congrès Diaconia 2013 à Lourdes. Mais c'est quoi Diaconia ?

L'objectif premier de la démarche est d'appeler les communautés à vivre davantage, dans la réciprocité, la fraternité et l'espérance avec les personnes en situation de fragilité, proches ou lointaines. Elle est aussi l'occasion de redire combien le service du frère est une manière de vivre sa foi chrétienne à la suite du Christ, comme l'affirme Benoît XVI en invitant les chrétiens à vivre « l'Année de la Foi ».

Le thème de Diaconia 2013 était la solidarité, et permettait à donner la parole à tout le monde, sans exception.

La journée du vendredi

Le vendredi s'est donc composé de plusieurs parties :

  • Le matin
    Les forums, il y avait une quarantaine de forums différents. J'ai choisi le numéro 1 qui traitait sur les personnes mal-logées.
  • Après manger, le midi
    Il y avait une freezemob, à 13h45, qui consiste à ce que tout le monde se fige, dans n'importe quelle position, pour manifester la force de la fraternité contre toutes les formes d'exclusions. Voici la vidéo :

  • L'après-midi
    Différents ateliers et expositions : je suis allé écouter des témoignages de personnes en insertion de 18/25 ans. J'ai trouvé sa très touchant, des personnes qui viennent de très loin et qui ont la volonté de revenir sur le marché de l'emploi et de reprendre en main leur vie. Comme ceux de Margaux et Salomé (lire ci-dessous).

Après ces témoignages, il me restait un peu de temps libre, je suis allé voir un spectacle de danse voltige, qui était vraiment très beau, puis des chants de Gospel, où j'ai vu Geneviève Mericq, qui m'a offert un verre, et nous avons discutés de notre vécu de Diaconia.

A 16h30, nous nous sommes retrouvés avec Fernand et son groupe pour établir un temps de partage, sur ce que nous avons fait la journée du vendredi, puis pour débattre sur le texte d'un des actes des apôtres. Je suis donc parti de Lourdes sur le coup des 19h.

La journée du samedi

Le samedi matin, j'y ai été de 9h jusque 10h30, afin d'écouter le recueil de ce qui s'est vécu, à la basilique Saint-Pie X.

Retour sur le forum des mal-logés

Je vais maintenant approfondir le forum et les témoignages des deux filles en insertion.

Au départ, le représentant a posé des questions générales sur le logement afin d'animer le public : ceux qui ont déjà dormi dans une tente tapent dans les mains, ceux qui ont déjà dormi dans une maison tapent des pieds, dites à votre voisin où vous rêverez de dormir, chantons cette chanson en regardant le voisin de droite dans les yeux, etc.

Pourquoi il est de plus en plus dur de trouver un logement ? Car la population augmente, il y a de plus en plus de divorces, et beaucoup moins d'emploi, l'offre est doc inférieure à la demande. En France, on serait environ 3 millions à être mal-logés.

Quelques personnes présentes ont pu témoigner d'une histoire dans leur vie, où ils auraient aidé une personne en grand besoin. Il y avait aussi un SDF, Norbert, qui a été aidé et qui maintenant aide à son tour les personnes dans le besoin.

Enfin, nous avions des moments de paroles en groupe de 4 à 6, sur la question posée au départ, raconter un moment de votre vie où vous auriez rencontré une personne mal logée, et ce que ça aurait changé dans notre vie.

Et enfin pour réfléchir à 3 ''solutions'' pour limiter cela.

J'étais avec 3 autres personnes, une femme du diocèse de Pontoise, une infirmière retraitée de Troyes et un homme du diocèse de Périgueux et Sarlat.

Nous avions répondu :

  • Information de ce qui existe
  • Inventaire de toutes les aides présentes
  • S'engager dans des actions d'aides

Au final, les 4 types d'actions retenues par le forum sont :

  • Réaliser des rencontres entre les personnes bien logées / mal logées
  • Mobiliser la paroisse
  • Faire pression sur les élus (les pauvres font aussi partis de leurs citoyens)
  • Créer des associations de sensibilisation, etc.

Témoignages de Margaux et Salomé, en année d'insertion

Ces filles sont envoyés par la Mission Locale, dans un organisme qui réalise des ateliers-chantiers d'insertion, en l'occurrence ici le Secours Catholique. C'est donc le Secours Catholique d’Épinal, dans les Vosges, qui est en contrat avec ces deux filles, mais aussi avec 38 autres jeunes, tous entre 18 et 25ans. Il s'agit d'ateliers ménage, culture, cuisine, peinture, friperie, couture, etc. 75% des jeunes ressortent avec un emploi ou une formation au bout de l'année. En effet, le contrat dure un an maximum, sauf exception, comme le cas de Salomé, j'y reviendrais après. Tous les jeunes sont suivis par des bénévoles d'associations, la Mission Locale ainsi qu'une assistante sociale. En général, ces personnes ont de très faibles relations avec leur famille, qui est souvent décédé, ou autre.

Voici le parcours de Margaux, 20 ans

Elle a été abandonné par son père à l'âge de 6 mois, à très mal vécu son adolescence et a décroché totalement, la Mission Locale lui a conseillé de faire une année d'insertion, elle suit actuellement une formation pour être auxiliaire de vie, qui est en très bonne voie.

Parcours de Salomé, 24 ans

Avec son conjoint depuis 9 ans, ils se sont lancés dans la drogue, à un haut taux de dépendance. Prit par la police il y a un an, la juge lui a laissé qu'une solution : l'accord de sa mère pour qu'elle retourne y vivre et se réinsérer dans la vie, avec interdiction de voyager pour le moment sans l'accord de la juge. Son copain, lui, est actuellement en prison. Elle était en mauvais termes avec sa mère, qui lui a laissé cette dernière chance. Aujourd'hui, sa mère est fière de Salomé et elles reprennent de bonnes relations. Cela fait un an que Salomé est en insertion, mais son contrat est renouvelé car elle revient de très loin et sa forte progression est récompensée par le Secours Catholique.

Le témoignage de Salomé m'a beaucoup touché, car de voir quelqu'un revenir de si loin, s'en sortir comme sa et avec une telle volonté, c'est tout de même impressionnant.

Ressenti du congrès Diaconia

Passons maintenant à mon ressenti de ces journées.

J'ai trouvé que ce congrès était vraiment intéressant, que ça démontrait que la solidarité existe encore. Les gens les plus précaires ont pu avoir la parole et dénoncer toutes les injustices, qu'on ait pu réfléchir avec eux aux solutions possibles.

Les moments de partage en groupes, auquel je n'avais pas l'habitude en temps normal, m'ont semblé être une bonne idée, cela permet de ne pas se couper la parole, d'entendre le ressenti des uns des autres, et de voir qu'on n'a pas la même vision des choses, et débattre de tout sans être jugé.

Il y a une phrase qui m'a fait réfléchir lors du forum, citée par une femme qui faisait partie de notre groupe de moment de parole. «Je m'oblige à me sentir dérangée tant qu'il y aura des personnes mal-logées ».

Elle trouve qu'elle n'a pas le droit de vivre sa vie sans se soucier des autres, car elle a eu la chance d'avoir travaillé toute sa vie, d'avoir une maison, des enfants, et que d'autres ne connaissent pas ce bonheur.

Ne connaissant pas plus que cela la ville de Lourdes, j'ai trouvé le site très joli, la basilique m'a impressionné.

Pour en conclure, j'ai trouvé ce congrès vraiment intéressant, j'appréhendais un peu au départ de ce que j'allais trouver, mais je ne suis vraiment pas déçu, c'était vraiment enrichissant. En bref, je suis vraiment satisfait d'avoir participé à ce congrès !

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